SAMEDI 18 SEPTEMBRE
SAMEDI 18 septembre 2021
Chers amis
J’espère que tout va bien pour vous, que Kippour s’est bien passé.
Un problème informatique est responsable de l'arrivée tardive de ce mail. Veuillez m’en excuser.
Je vous souhaite de passer un merveilleux premier chabbat de l’année 5782.
Chabbat Chalom
Binyamin Afriat
Horaires de Chabbat Haazinou
17 et 18 septembre 2021 soit le 11 et 12 Tichri 5782 Entrée, allumage : 19h31
Sortie : 20h27
Horaires des offices de Chabbat Vendredi : Min’ha suivi d’Arvit à 19h00
Samedi : Cha’harit à 8h30, suivi du Kiddouch Cours et Min’ha : à partir de 18h30 Chabbat Chalom
Haazinou, où il est question de compas et de cercles
Cette année, entre Kippour et Souccot, nous avons un Chabbat. La Paracha que nous allons lire est celle qui habituellement est lue durant le Chabbat Chouva, celui précédant Kippour. C’est dire que « Haazinou » (Deutéronome 32 :1 – 52) est intiment liée à cette période et que son message général appartient à la réflexion à laquelle nous portent ces jours.
IIl est primordial de savoir que, juste pour le « chant d’Haazinou », nos Sages ont compris que nous avions le devoir d’écrire un Sefer Torah, un rouleau de la Torah. Le verset le dit ainsi : « Et maintenant écrivez pour vous ce chant-là et enseigne-le aux enfants d’Israel en le plaçant dans leurs bouches, afin que ce chant soit pour Moi un témoignage aux enfants d’Israel » (31 :19). Ce texte est appelé « chant » pour plusieurs raisons. Sans les hiérarchiser, rappelons-en quelques-unes. Le langage d’abord est très poétique. La disposition dans le Sefer Torah, diffère des lignes continues habituelles ; ici le texte est écrit sur deux colonnes avec un espace entre elles. Les Lévites dans le Temple avaient le devoir de réciter quotidiennement une des passages de cette Paracha. Enfin, c’est le seul texte qu’il nous a été demandé d’écrire par la Torah elle-même. C’est par déduction que nos Sages ont compris qu’il fallait que cette écriture couvre la totalité du rouleau mais dans les mots de la Torah, cela ne figure pas.
Après cette longue introduction sur la forme, attachons-nous au fond en citant simplement les extraits de quelques versets. « Que Ma parole s’épanche comme la pluie » ; « Le Rocher, intègre est son action car toutes Ses voies sont justice » ; « Est-ce vers D_ieu que vous réagissez ainsi, peuple impie et non sage » ; « Yéchouroun (surnom donné au peuple d’Israel) s’est engraissé et a rué… et a abandonné le D_ieu qui l’a fait » ; « Et Il dit : je vais leur voiler ma face et verrai ce que sera leur devenir » ; « Je vais les attacher aux malheurs, mes flèches, je les finis sur eux » ; « S’ils étaient sages, ils s’en assagiraient ; ils comprendraient leur destinée » ; « Car D_ieu juge Son peuple et se console sur Ses serviteurs ». Ainsi, la Torah continue sa longue litanie décrivant les écarts de conduite du peuple de D_ieu et des châtiments qui les trouvent lorsque cela arrive.
En lisant cela, on ne peut que s’étonner d’une chose. Est-ce bien d’un chant dont il est ici question ? Pourquoi les Lévites devaient-ils quotidiennement rappeler les affres de nos égarements ? S’il ne s’agit pas de tomber dans la béatitude et de ne lire dans la Torah que les passages glorieux, pourquoi faut-il pour autant s’en infliger la récitation tous les jours ? Enfin que recèle donc ce texte pour que nous soit donnée l’obligation de l’écrire ?
L’idée qui va être écrite mérite de l’être par une personne chez qui elle est absolument vécue. C’est du moins la réflexion que je me suis faite lorsque je l’ai entendu de la bouche du rabbin qui l’a dite. Pour autant, je n’ai pas le droit de taire ce message car il est sublime dans sa grandeur et nécessaire dans la pratique.
En réalité, ce qui démarque Haazinou de toute la Torah, c’est que c’est un texte qui parcourt l’histoire et qui permet de saisir que celle-ci n’est pas linéaire mais qu’elle figure une boucle. Il y a ici un lien avec le projet initial de D_ieu dans Sa volonté pour l’Humanité entière et pour Israel et la destinée finale de ce projet. Ce chant est un chant en ce sens où il montre que le détail appartient à un ensemble et que par conséquent quel qu’en soit la teneur, il ne doit pas être vu comme une fatalité. Ce texte est appelé Chira par rapport à ce message circulaire, c’est cela qui le définit comme un chant et qui rappelle son importance. La Michna (Chabbat chap. 5, 1) d’ailleurs affirme que « chèr », c’est un collier, ce même radical que nous trouvons dans « Chira. » Dans les versets, après l’introduction où le ciel et la terre sont pris à témoin, on lit : « Souviens-toi des jours d’antan. » Puis le texte est déroulé. Avec les séquences que nous savons. Pour enfin aboutir à : « Que chantent les nations Son peuple car le sang de ses serviteurs, Il va venger […] et va amener le pardon à Sa terre et à Son peuple. »
La pertinence de ce texte, c’est donc de savoir que les évènements que l’on vit, souvent difficiles ne sont pas la finalité. Il y a une suite, il y a un lendemain. Savoir que ce présent est exactement celui qui est en mesure de produire ce futur est un apaisant. Cet apaisement, c’est le chant de Haazinou. Il n’est pas facile à chanter, certes mais gardons à l’esprit que pour qu’un cercle soit parfait, tous les points qui le composent doivent être présent. Chaque moment de notre vie est un de ces points et pour que. D_ieu, ce grand logisticien, use de son compas de la façon la plus précise qui soit. C’est simple : D_ieu n’a pas besoin de compas pour tracer le cercle le plus parfait !
Binyamin AFRIAT