top of page

SAMEDI 25 SEPTEMBRE 2021

SAMEDI 25 septembre 2021 

Chers amis
Je vous invite particulièrement à prendre quelques instants pour lire le texte de cette semaine. J’ose prétendre qu’il est en mesure de vous faire sourire !


Moadim léSim’ha –

Chabbat Chalom
Binyamin Afriat

Souccot – Joie et Renouveau


Même si la notion de « sim’ha », de joie est inhérente à toutes les fêtes, elle est encore plus présente durant la fête de Souccot. Il y est dit à son propos : « Et tu te réjouiras dans ta fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite et l’étranger et l’orphelin et la veuve qui se trouvent dans tes contrées » (Deutéronome 16 :14). Manière de dire que, quelle que soit la prédisposition dans laquelle se trouvent les individus, quels que soient les épreuves qu’ils seraient en

train de traverser, tous ont le devoir de se réjouir.
Reste à comprendre comment la Torah peut-elle donner un ordre sur un sentiment qui, par définition, n’est pas la conséquence d’une volonté mais d’un ressenti. C’est certainement pour cela que le « et tu te réjouiras » se décline en actions tangibles. En effet, à l’époque du Temple, nous avions le devoir d’y amener des offrandes spécifiques « rémunératoires de joie » et depuis sa destruction, il reste, pour les hommes la joie obtenue par le vin - avec modération ! - et pour les femmes, celle que procure l’acquisition de nouveaux vêtements – avec ou sans modération selon si vous posez la question à Monsieur ou à Madame ! - (Talmud Pessa’him 109a). Pour pousser plus loin, les décisionnaires discutent de savoir si le devoir de se réjouir concerne directement la femme ou si c’est à son mari de la réjouir. Et comme la joie ne se commande pas, il faudrait mettre le paquet jusqu’à ce qu’elle soit ressentie... Vous aurez saisi l’humour qui m’anime à l’écriture de ces phrases car, loin de moi de perturber la quiétude des ménages, ni de m’engouffrer dans la brèche creusée par les clichés superficiels de la société, il importe de comprendre le message général : « Et tu te réjouiras ! » Cette joie atteint son paroxysme au dernier jour de la fête, à « Sim’hat Torah. » Les bonbons que l’on distribue aux enfants, les anisettes aux hommes – ou Bou’kha, ou Whisky, ou Schnaps, ou Perrier ; il ne s’agit pas pour moi de heurter les sensibilités de nos coreligionnaires très à cheval sur le contenu de leurs verres – et les youyous aux femmes, toutes ces choses ne sont que le moyen de provoquer que s’épanchent les cœurs à la joie. Pas une fin en soi, juste un moyen de.
Mais pourquoi autant se réjouir ? Qu’est-ce qui justifie une telle joie ? En réalité, Souccot se trouve être dans la continuité de Kippour. Non juste dans la temporalité mais dans la dynamique. En effet, nous sommes encore dans une période de repentir. Mais alors qu’à Kippour prédomine le « retour dans la crainte », Souccot opère le « retour dans l’amour. » A la méditation de Kippour, répond la passion de Souccot. C’est donc pour les fautes pardonnées que nous

nous réjouissons. Mais également parce que, à l’ombre de la Soucca, réunis en bouquet de Loulav, Israel vit une communion formidable et emmagasine la foi nécessaire pour affronter l’obscurité de l’hiver qui approche.
A Sim’hat Torah, nous nous réjouissons de conclure le cycle de lecture de tout le Sefer Torah. C’est évidemment une source de joie que d’atteindre la réalisation complète d’un projet. Mais. Car il y un « mais ». Sommes-nous réellement en phase avec la complétude de cette lecture ? Avons-nous réellement été traversés par les messages de la Torah pour progresser dans la dynamique de ce qu’elle nous enjoint de faire ?

En réalité, Sim’hat Torah, c’est la fin mais c’est aussi le commencement. Après avoir clôturé les derniers mots de la Torah « aux yeux de tout Israel », sans faire de pose nous recommençons par « Au commencement ». Et c’est cela la force formidable qui se dégage de ce jour : quel qu’ait été le passé, quelle que fut l’année, nous avons l’opportunité de débuter sur des bases solides l’écriture de notre histoire. Ce « commencement » qui empêche la fin d’être une fin, ce « the end » qui jamais n’est écrit, c’est ce qui est contenu dans la joie de Sim’hat Torah. Avec cette chance du renouveau qui s’ouvre devant tous, nous saisissons pleinement l’ordre désormais ressenti « Et tu te réjouiras. »

Binyamin AFRIAT

bottom of page