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SAMEDI 11 SEPTEMBRE 2021

SAMEDI 11 septembre 2021 -  SHABBAT CHOUVA – VAYELE’KH 

Chers amis 

Pour commencer cette année 5782, permettez-moi de réitérer mes voeux de bonheur, de joie et de bonne santé pour vous et vos proches. Soyez tous inscrits dans le Livre de la Vie pour atteindre la félicité dans la symbiose du corps et de l’esprit, Amen. 

Une invitation à marcher, c’est ainsi que s’intitule le commentaire sur le Paracha. Un autre communiqué réunissant les principales lois de Kippour ainsi que les horaires vous parviendra en début de semaine prochaine, avec l’Aide d’Hachem. 

Profitons de cette opportunité qui s’appelle Téchouva en ces jours de pénitence pour introspecter les recoins de nos vies qui méritent d’être éclairés. Sachez enfin que le cru de la Paracha de chaque semaine est intimement lié à l’état d’esprit qui est le mien au moment où je tiens la plume. J’y mets un soin particulier en espérant que ces mots puissent opérer le mouvement que je désire pour moi. 

 

Humblement, 

Binyamin AFRIAT 

 Chabbat Chalom 

Horaires de Chabbat – Vayélè’kh Chouva 

10 et 11 septembre 2021 soit le 4 et 5 Tichri 5782 

Entrée, allumage : 19h 44 

Sortie : 20h 40 

Horaires des offices de Chabbat 

Vendredi : Min’ha suivi d’Arvit à 19h 00 

Samedi : Cha’harit à 8h 30, suivi du Kiddouch 

Cours et Min’ha : à partir de 18h 30 

Chabbat Chalom 

Vayélè’kh et Yom Kippour 

Une invitation à marcher 

Moise se tient au dernier jour de sa vie, il a 120 ans et va, dans notre Paracha, Vayélè’kh (Deutéronome 31 :1 – 31 :30), la plus courte de la Torah, transmettre le flambeau de la gouvernance à Josué, son fidèle disciple. Ce dernier en effet aura la lourde tâche de conquérir la Terre de Canaan et de procéder à son partage entre les dix tribus et demie (celles de Ruben, de Gad et la moitié de celle de Ménaché ayant déjà choisi de s’installer sur la rive est du Jourdain). En rappelant au peuple que D_ieu les accompagne « en passant devant eux » (31 :3) Moise dit : « Soyez forts et courageux, n’ayez crainte, ne démoralisez pas devant eux, car l’Eternel ton D_ieu marche avec toi, Il ne te laissera pas ni ne t’abandonneras » (31 :6).

« D_ieu marche avec toi »

Ce terme, marcher, que Moise a employé à propos de D_ieu, c’est aussi le nom même de la Paracha, « et il marcha » et est à mettre en résonnance non juste avec un certain parti politique (… !)  – quoique cela soit précisément la dynamique voulue lorsqu’il fut nommé ainsi - mais surtout avec nous-mêmes qui sommes des marcheurs de toujours. En effet le mouvement de l’homme qui marche, à savoir la volonté de s’inscrire dans une dynamique active et, osons le dire, quand bien même serait-elle qualifiée de régression, c’est le propre même de l’être humain. L’homme se déplace grâce à la vie qui est en lui mais de ce fait, il déplace la vie à l’endroit où il désire se trouver. Marcher est donc vital, non juste pour les coronaires mais équivaut à donner un sens à l’ensemble de ce cosmos appelé être humain. A contrario, la position statique, l’immobilisme, la sauvegarde des postures ancestrales dans le seul but de maintenir actuelles les traditions d’antan ne sont pas synonymes de vitalité, surtout à l’aune du potentiel de mouvement inhérent à l’être humain. 

Ce message, s’il est valable toujours, mérite d’autant plus d’être rappelé en cette veille de Chabbat Chouva, appelé ainsi au nom de la Haphtara que nous lirons ce chabbat : « Retourne Israel jusqu’à l’Eternel ton D_ieu car tu as trébuché dans ta faute » (Osée 14 :2). Laquelle Haphtara se trouve dans la perspective directe de Yom Kippour vers lequel nous marchons. Il faut alors comprendre que si le jour du Grand Pardon est un cadeau formidable que D_ieu nous a fait puisque « le jour lui-même opère le pardon » « pour les repentis comme pour les non-repentis » selon l’opinion de Rabbi Yéhouda (cf. Talmud, Chévouot 13a), Maimonide a tranché selon la deuxième opinion, celle des ‘Ha’khamim qui pensent que « Yom Kippour ne pardonne qu’aux repentis » (Lois de la Téchouva 1 :3). 

Alors puisque nous n’en avons pas le choix, il nous faut revenir. Mais qu’est-ce qui serait qualifié de Téchouva ? Ce qui est certain, c’est que se mettre en marche, c’est déjà une forme de retour. Bousculer les acquis, réviser les classiques, rompre les liens qui aliènent les mains et le cœur et empêchent la curiosité qui mène au renouvellement, cela aussi participe du Retour. La félicité « risque » de tomber sur celui qui aura su faire ce choix ! Nous devons prendre ce risque ! Concrètement, cela s’articule en trois volets : regret, confession, abandon de la faute. A un certain niveau, il faut décider de ne plus réitérer une mauvaise habitude, même toute petite, de notre vie. Par conséquent, il faudra regretter de l’avoir eue et assumer l’écart de direction en le disant avec des mots : c’est le texte du « Vidouy », commençant par « Achamnou » (Nous avons fauté), récité toute l’année dans les prières du matin et de l’après-midi et répété à dix reprises à Yom kippour. Opérer cela sur le moindre agissement prohibé par la Torah ou par nos Sages, c’est déjà vivre la transformation du Retour. 
Dans cette démarche, individuelle d’abord, puis collective, lorsque, unis ensemble dans nos lieux de prières nous nous trouvons tous comme sous un seul grand Talit, l’avant-dernière Mitsva de la Torah revêt un caractère particulier (31 :12). Durant la fête de Souccot qui succède à l’année de la Chémita (année chômée de la terre), nous avons le devoir de tous nous réunir, hommes, femmes et enfants pour écouter au Beth Hamikdach (Temple) le roi faire la lecture du Deutéronome. Voyons cela comme une sorte de couronnement de la démarche visant à mettre les individus en mouvement afin de les faire se rejoindre, à l’unisson, au point spirituel le plus culminant de la terre. Peut-être qu’alors nous pouvons comprendre le sens de la six cent treizième et dernière Mitsva de la Torah, qui consiste à écrire un Sefer Torah (rouleau de la Torah). En effet selon le Zohar, symboliquement « il y a 600000 lettres dans la Torah » par rapport aux 600000 âmes d’Israel. Ainsi, réunir sur un seul rouleau la multitude des individus, représentés chacun par une lettre, peut se faire dans la démarche où l’on désire s’inscrire dans ce tout qui s’appelle Torah, dans cette unité qui s’appelle Israel. Et cette démarche est rendue possible lorsque l’on aura su, un tant soi peu, racornir l’ego qui confère à nos désirs une place exagérément importante. Voilà comment la dynamique entamée par la mise en mouvement, poursuivie par la participation à l’unité englobante du du « Hak’hel », du « Rassemblement » s’achève, comme une sorte de signature, par l’inscription pérenne et immuable des individualités le Livre de Torah. Et la Torah est éternelle.

C’est une lecture qui est ici proposée, une parmi une multitude puisque, en restant en accord avec le texte, celui-ci peut provoquer différents sons qui sauront faire vibrer l’âme de celui qui les aura cherchés. 

Quand enfin nous aurons compris notre condition spécifique et aurons pris une petite décision pratique et ferme de changement réel, nous aurons su opérer un rapprochement salutaire pour nous-mêmes et par conséquent salvateur pour la nation. L’union autour de ce projet vital, c’est la transcendance de nos vies en quelque chose de plein, d’entier. Ce sont les retrouvailles de l’être perdu – nous-mêmes - et la capacité renouvelée d’atteindre des sommets.  Voilà comment Yom Kippour peut se vivre si on lui accorde le droit de nous parler et de nous faire entendre, non seulement l’effacement de l’ardoise escompté mais surtout la résonnance mélodieuse du corps, du cœur et de l’esprit qui ne marchent plus alors que d’un seul pas. 

Chabbat Chalom 

Binyamin AFRIAT 

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