SAMEDI 04 SEPTEMBRE 2021
SAMEDI 04 septembre 2021 - PARACHA NITSAVIM
Horaires de Chabbat – Nitsavim
3 et 4 septembre 2021 soit le 26 et 27 Elloul 5781
Entrée, allumage : entre 19h 45 et 19h 58
Sortie : 20h 54
Horaires des offices de Chabbat
Vendredi : Min’ha suivi d’Arvit à 19h 00
Samedi : Cha’harit à 8h 30, suivi du Kiddouch
Cours et Min’ha : à partir de 19h 00
Chabbat Chalom
Nitsavim, debout au présent
« Vous êtes debout, aujourd’hui, vous tous, devant l’Eternel votre D_ieu. » Par ces mots, notre Paracha, Nitsavim (Deutéronome 29 :9 – 30 :20), débute. Et pour ce dernier Chabbat de l’année, nous aimerions y voir comme un présage de bon augure pour que ce jour nous voit encore tous debout et en bonne santé, l’année prochaine, devant l’Eternel.
Cependant, il s’agit de préciser pourquoi avons-nous été debout. Car si, dans sa dynamique globale, la démarche consistant à se tenir debout dans une posture active est impérative, tous les combats ne méritent pas d’être menés. Parfois il faut savoir laisser les autres les mener, parfois c’est le combat même qui est vain.
Ici, Moise dit aux enfants d’Israel que, s’ils sont tous debout aujourd’hui, du plus grand au plus petit, c’est dans le but grandiose d’établir une alliance entre Israel et son D_ieu. Les détails de cette alliance ont une portée nationale et historique : « Afin qu’Il t’élève aujourd’hui pour Lui en tant que peuple et qu’Il soit pour toi un D_ieu » (29 :12). Au-delà de l’alliance qui a eu lieu au moment du Don de la Torah, celle-ci concerne aussi la Terre de Canaan qu’ils sont sur le point de conquérir et « qu’Il avait juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob » (id.) de la donner.
L’alliance concerne aussi la fidélité à D_ieu et le reniement de toute idolâtrie, laquelle ne serait pas pardonnée « à l’homme, à la femme, à la famille ou à la tribu qui se détourneraient de son D_ieu aujourd’hui » (29 :17) et qui se diraient « je marcherais en suivant la liberté de mon cœur » (29 :18). Le châtiment toucherait alors la terre et serait terrible au point de provoquer l’étonnement même des nations. Il leur sera répondu : « c’est parce qu’ils ont abandonné l’alliance de l’Eternel, D_ieu de leurs pères, lorsqu’Il les fit sortir d’Egypte » (29 :24). Enfin, si « les secrets sont sus de D_ieu » dans le traitement des idolâtries dissimulées, « les choses révélées sont pour nous et nos fils » à qui il incombe de faire que se réalise « tous les propos de cette Torah-là » (29 :28).
L’alliance est explicite et exige que nous continuions à être fidèles à D_ieu, et dans toutes les générations. La société dans laquelle nous vivons qui propose des réponses aux questions qu’elle pose, nous happant à l’intérieur d’une information tourbillonnante, nous éloigne parfois de ce nous-même et de ce qui nous est spécifique. Ce n’est pas sans raison que la mode est à la méditation et au développement personnel. La Torah quant à elle, bien avant l’émergence de ces tourbillons conséquents à la mondialisation, nous interpelle en nous rappelant ce devoir particulier : nous Israel à qui « la parole du D_ieu vivant » (Talmud, Erouvin 13b) a été donnée, il nous incombe de remettre à l’ordre du jour le message éternel qu’elle véhicule.
C’est pourquoi, en cette veille de Roch Hachana, jour de Jugement pour toute l’humanité, on aura le devoir de s’arrêter sur le sens du « retour jusqu’à l’Eternel ton D_ieu, dont tu écouteras la voix » (30 :2) et qui est qualifié de Téchouva. On peut avoir peur de ce mot, on peut craindre la démarche à laquelle il renvoie. Oui, qui n’est pas attaché à ces petites mesquineries – que nous savons mesquines ! – mais que pourtant nous désirons conserver parce qu’elles nous donnent le sentiment d’une existence libre ? Qui est capable de défaire ses repères et d’errer, un temps du moins, dans un no man’s land sociétal afin de rechercher le sens de son identité ? Ce n’est portant pas ce que Retour signifie. En réalité, nous nous devons déjà de prendre la mesure de notre importance, parce qu’investis de l’âme divine qui, quels que soient nos actes, demeure élevée. Puis, munis de cette conscience, nous sommes déjà en mesure de faire juste un pas de plus. Car le retour se fait vers soi. Et qu’un pas en avant, c’est déjà marcher dans la bonne direction. Pas besoin d’atteindre la lune pour cela ! Il suffit de lever les yeux vers elle et de faire le choix de rêver de l’atteindre. Faire le choix comme celui de « choisir la vie » (30 :19). Faire le choix, comme celui de savoir que « cette chose – la Torah, selon Rachi ; le Retour, selon Na’hmanide – est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur de la réaliser » (30 :14).
Finalement, le 21 juillet 1969, Neil Armstrong avait faux ! Car si ce fût un grand pas pour l’humanité, c’est parce que ce que ce qu’il croyait être un petit pas pour l’homme, c’était déjà un pas de géant !
Chabbat Chalom
Binyamin AFRIAT