SAMEDI 06 AOÛT 2022
SAMEDI 06 AOÛT 2022 - Dévarim – דברים - Réflexion sur le Cinquième Livre
Dévarim – דברים
Réflexion sur le Cinquième Livre
La Paracha Dévarim ouvre le livre de même nom, le dernier de la Torah. Ce livre, le Deutéronome, est aussi appelé Michné Torah, « répétition de la Torah » car Moïse va répéter bon nombre de commandements mentionnés ailleurs, tandis que d’autres, encore inédits, sont en résonnance avec certaines Mitsvot qui figurent dans les premiers livres. D’ailleurs, à propos de la lecture de ce livre, une coutume s’est répandue depuis quelques années, coutume qui invite à lire, chaque Chabbat, la totalité de ce livre. Je laisse ici la parole au Rav qui a vulgarisé cette coutume qui écrit sur son site :
« De nombreuses sources font étal de l’importance de la lecture du Deutéronome, parmi lesquelles le fameux Rokéa’h. Celui-ci explique ainsi le sens de cette lecture : ‘Ce livre, Dévarim, Moïse l’a écrit, animé du « souffle saint » (roua’h hakodèch) trente-six jours avant de mourir. Il contient 955 versets en correspondance aux 955 portes qui se trouvent dans le ciel. Chaque verset recèle la force permettant l’ouverture de la porte lui correspondant.’ »
Bien que ce ne soit pas dans mes habitudes de citer les aspects ségouliques (de ségoula, action propice à un résultat précis et réalisé dans ce but), je cite celle-ci car, indépendamment de ce que la Kabbale peut lire dans ce livre, il est véritablement empreint de morale, de leçons de vie et de réconfort. D’une certaine façon, parce que c’est Moïse qui l’a écrit, bien qu’il ait intégré le canon biblique au même chef que les quatre qui le précèdent, il revêt un aspect plus humain et, en apparence, plus accessible. Ce n’est pas sans raison que ce soit la Paracha Dévarim qui soit lue, chaque année, avant le 9 Av puisque, avec les reproches cachés par lesquels le propos s’ouvre, elle appelle l’homme à la méditation et à la réflexion. Chacun saura y lire donc un message qui, hormis celui global adressé à la nation, peut aussi être plus personnel et plus intime. Et cet appel à la réflexion est aussi de circonstance puisque, la disparition du Temple sur laquelle nous nous lamentons le jour du 9 Av nous ramène à notre condition de Peuple sans Résidence Divine. Si pleurer sur ce que nous n’avons pas connu semble étrange, pleurer sur un idéal, celui général et celui personnel, semble plus à notre portée.
Enfin si la Haphtara de ce Chabbat, dite ‘Hazon, « Vision d’Isaïe » fustige « Israel qui ne sait pas, Mon peuple qui n’a pas observé », l’invective en le qualifiant de « peuple fauteur » qui « a abandonné Hachem », paroles prophétiques poussant au devoir de se recentrer sur l’idéal d’Israel voulu par D_ieu, la Haphtara de la semaine suivante, Na’hamou, « Consolez-vous, mon peuple » retentit comme un appel formidable à l’espoir et à la reconstruction. Il faut inspecter le chantier et réaliser l’ampleur du travail (‘Hazon) pour prendre conscience que justement, avec la participation de chacun au devenir individuel et global de la Nation (Na’hamou), il sera possible de vivre des temps forts, des temps prédits par les prophètes, temps et espoirs portés depuis presque deux millénaires par la phrase : « A l’année prochaine, dans Jérusalem reconstruite. »
לשנה הבאה בירושלים הבנויה
Chabbat Chalom
Binyamin Afriat