PARACHA DE LA SEMAINE
SAMEDI 31 DECEMBRE 2022 - Vayigach – Une étape ? Non ! un but
Chers amis
Une fois de plus, je suis heureux de vous retrouver à travers ces quelques mots que je rédige hâtivement, ayant pris quelques jours de congé nécessaires. Et je veux le faire à travers une réflexion toute simple autour de la Paracha. Cette semaine, dans Vayigach (Genèse 44 :18 – 47 :27) nous lisons entre autres des retrouvailles formidables. Celles d’abord de Joseph avec ses frères auxquels ils se révèle avec son célèbre « Ani Yossef » « Je suis Joseph », à savoir ce frère toujours fraternel malgré le fait qu’ils aient voulu se débarrasser de lui en le vendant (ce qui lui aura valu de devenir vice-roi de la première puissance de l’époque, no comment…). Et puis aussi l’effusion des retrouvailles de Joseph avec son père Jacob. Je vous invite à lire le texte de la Paracha chaque semaine qui, en soi, avant tout commentaire, est éloquent et prégnant. Ces séquences sont des dénouements puisque, tenus en haleine dans les précédentes Parachiyot, nous voyons là la boucle se refermer. Toutefois ces dénouements eux-mêmes ne constituent qu’autant d’étapes dans la poursuite de l’Histoire : ces retrouvailles amèneront la famille de Jacob à « descendre » en Egypte et plus tard, leurs descendants à devenir esclaves. Un nœud de plus. Lequel nœud va se dénouer avec la Sortie d’Egypte. La Délivrance, la constitution du Peuple en une entité sont les dénouements de la servitude égyptienne. Et l’Histoire se poursuit ainsi.
Cette idée est révélatrice d’une profondeur. Nous sommes tous en quête de bonheur, nous voulons tous le meilleur (celui auquel nous croyons du moins). Dans cette attente, on espère un dénouement heureux, comme ces retrouvailles entre Joseph et ses frères par exemple. Oui ce dénouement DOIT intervenir, tant la tension entre Juda en particulier, et Joseph encore perçu comme le monarque, non comme le frère, est palpable. A ce moment-là, au moment de la révélation, on souffle un peu ! Mais nous savons que ce dénouement n’est pas encore définitif puisque, il va entrainer de nouvelles péripéties et non des moindres, en Terre d’Egypte. Alors sommes-nous voués à être d’éternels insatisfaits ? Est-il possible de penser que le bonheur est ailleurs, demain ou chez le voisin ?
Voilà une question que pose cet enchevêtrement de séquences qui se superposent, qui s’entrechoquent même. Et la réponse que la Torah apporte lorsqu’elle célèbre ces étapes comme autant de nécessités, c’est qu’il n’y a pas à rechercher dans le lendemain, dans un ailleurs le dénouement heureux. La traversée, le voyage est la quintessence de la quête. La vie de l’instant présent, les petits bonheurs, sinon le grand bonheur puisqu’il est impossible. Et c’est finalement ces petits bonheurs qui sont ce grand bonheur. L’autre, THE BIG ONE, n’est que fabulation… On y croit, pourquoi pas ! Mais il faut saisir dans le présent la source de notre satisfaction.
Cette pensée, si vous la partagez, me mène à vous dire que nous sommes heureux de ce qui a été réalisé cette année dans la Communauté. Le moment n’est pas à l’étal de ces faits car c’est dans l’instant présent qu’il faut trouver le bonheur, hein ! Mais évidemment il y a ici matière à satisfaction. Et matière à reconnaissance aussi. A Hachem en premier lieu qui a permis que tout cela se passe. Aux responsables communautaires ensuite qui se démènent (et je peux en témoigner, étant dans les coulisses) pour faire au mieux ce qu’ils pensent être le mieux. A vous toutes et tous aussi qui participez beaucoup ou un peu moins à la vie dynamique de notre belle Communauté de Nîmes.
Encore nous ferons, encore nous étendrons, encore nous rectifierons. Avec l’Aide d’Hachem. Il y aura d’autres étapes qui feront suite à ces dénouements et des dénouements encore auront lieu pour ces choses qui sont encore nouées. Nous l’espérons et nous le souhaitons. Alors avec l’achèvement de l’année 2022 et encore plus avec l’éclosion de 2023 qui va intervenir, c’est avec un sourire franc, des pensées belles et des forces renouvelées que je vous souhaite :
Chabbat Chalom !
Bonne fin d’année 2022 !
Bonne année 2023 !
Votre dévoué,
Binyamin AFRIAT